édito

Solutions alternatives : tout doit être regardé !

L’année 2024 sera celle de l’accélération de la recherche de solutions alternatives aux produits phytopharmaceutiques risquant d’être retirés. Aussi, avec un budget de 146 M€ pour 2024, le plan Parsada* mis en place par le Gouvernement est un signal fort pour le monde agricole. Il finance jusqu’à 100 % les projets que retiendra le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire après avis du Comité scientifique et technique dédié à ce plan.

L’objectif  ? Ne plus fragiliser les productions. En effet, 38 % des usages ne sont pas pourvus en solutions de protection et 25 % ne disposent que d’une seule et unique solution. Désormais, l’approche se veut très terrain, collaborative et non descendante. Les éventuelles impasses techniques s’anticipent avec les filières agricoles et les instituts techniques, sous l’égide de l’Acta et d’Inrae. La technique et la recherche sont ensemble aux manettes. Les axes de travail se priorisent.

Parsada doit explorer tous les axes de recherche

Toutefois, pour réussir cette transition, tout doit être regardé ! Les prérequis pour les agriculteurs sont l’efficacité, la faisabilité et le coût. Le plan Parsada devra explorer tous les axes de recherche !

En effet, la protection des cultures se raisonne de façon holistique. Pour preuve, les vols de pyrales du maïs se repèrent avec des modèles numériques. Ensuite, une combinaison de solutions se met en place : bioprotection avec les parasitoïdes trichogrammes et Bacillus thuringiensis. La protection insecticide s’applique, si besoin, dans le respect des insectes auxiliaires.

Le biocontrôle constitue l’un des axes forts de Parsada. Des acteurs, tel le réseau de négociants et coopératives Actura, expérimentent ces solutions majoritairement préventives au plus près des conditions de terrain. En amont, leur efficacité intrinsèque est évaluée par l’Anses. Alors, loin des idées reçues, le biocontrôle prend un nouvel élan. La mise en œuvre du Grand défi du biocontrôle et de la biostimulation pour l’agroécologie porté par l’association ABBA illustre cette volonté. Plus de 80 acteurs y sont impliqués. Là encore, recherches publique et privée sont rassemblées pour plus de synergie.

* Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures

Philippe Michel,

Directeur des affaires réglementaires et juridiques chez Phyteis