édito

Le champ de l’innovation est Pluriel

La protection des cultures se transforme. La science reste la composante essentielle pour structurer cette mutation. Néanmoins, le déploiement des méthodes innovantes et combinées s’appuie sur une dynamique collective forte.

Pluralité d’acteurs, d’interlocuteurs et pluralité de solutions : de cette richesse observée sur le terrain est né le projet du webzine Pluriel. À travers des reportages et des interviews, nous donnons la parole à celles et ceux qui expérimentent, conseillent, accompagnent et cultivent. Soucieux de partager leurs travaux innovants et leur savoir-faire, animés par un esprit de co-construction, ils incarnent les modèles de l’agriculture durable. Ces modèles agricoles réduisent leur empreinte sur l’environnement tout en sécurisant la qualité et le volume des productions alimentaires.

Acteurs des filières agricoles et des territoires, de la recherche, étudiants, enseignants, élus, partenaires du monde agricole, relais d’opinion…, le webzine Pluriel est pour vous.

Nous vous souhaitons une excellente lecture.

Emmanuelle Pabolleta

Directrice générale de Phyteis

Dynamique collective

Plateforme Trajectoire AgroParisTech : dix partenaires évaluent des technologies prometteuses

Rechercher ensemble les bonnes solutions pour optimiser les systèmes de production agricole en fonction d’objectifs économiques, environnementaux et sociétaux : telle est l’ambition des dix partenaires financiers et techniques de la plateforme Trajectoire de la ferme expérimentale d’AgroParisTech localisée dans les Yvelines. Les résultats sont au rendez-vous.

La plateforme Trajectoire installée sur la ferme expérimentale de Thiverval-Grignon dans les Yvelines fédère des partenaires publics et privés autour d’itinéraires culturaux innovants. Mise en place en 2016, elle montre les voies d’optimisation technique et économique, indicateurs de performances à l’appui ! Son rôle est aussi de repérer les technologies prometteuses. Ainsi, elles sont à combiner, pour répondre aux problématiques de baisse des intrants dont les produits phytosanitaires, de souveraineté alimentaire, de stockage de carbone, de maximisation de la production fourragère…

Neuf objectifs évalués sur une rotation des cultures en cinq ans

Pour la campagne 2023, neuf bandes d’essais de 27 mètres sont installées sur 10 ha. De plus, elles sont cultivées dans des conditions de pratiques proches de celles des agriculteurs. Une même rotation sur 5 ans, blé, orge, colza, blé, maïs, est mise en place.

Chacune des bandes possède un thème : agriculture biologique, agriculture de conservation des sols, performance nourricière, référence de la ferme, itinéraires techniques bas intrants, bas carbone, polyculture pour l’élevage ou associant la méthanisation et enfin, agriculture durable avec les solutions de Corteva.

Hauts niveaux de rendement et réduction des intrants agricoles

Cinq ans après, l’équipe maintient le niveau de production tout en réduisant, dans chaque itinéraire, le recours aux produits phytosanitaires.

« Les terres de la ferme expérimentale de Grignon-Thiverval sont très bonnes : cela aide, explique Dominique Tristant, directeur de la structure. Toutefois, nous sommes très fiers d’obtenir des bandes avec des très hauts niveaux de rendement. De plus, nous diminuons l’Indicateur de fréquence de traitement phytosanitaire (IFT) de 30 % à 40 % en combinant toutes les techniques. »

Gestion des adventices grâce aux mesures agronomiques et au travail mécanique, plantes compagnes pour perturber les ravageurs, recours aux solutions de biocontrôle quand cela est possible font partie des leviers intéressants. Néanmoins, il reste des bioagresseurs complexes à gérer, tels les pucerons sur les blés à l’automne.

Par ailleurs, en mai 2024, la ferme organise sa deuxième édition de la Journée de l’innovation agricole. Ainsi, l’équipe va partager plus en détails ses résultats et rassembler les entreprises de l’agrofourniture, les start-up, équipementiers, conseillers, enseignants, chercheurs…

Les financements et partenariats techniques

Fonds publics : plan Écophyto, Agence de l’eau Seine-Normandie, Direction régionale de l’Agriculture d’Île-de-France.

Financements privés : Bioline by Invivo, Corteva (intégré en 2020), Eurochem.

Partenaires techniques : Inrae, les coopératives Axereal et NatUp, la Chambre d’agriculture.

Guides bioagresseurs

Comment raisonne-t-on la lutte contre la septoriose du blé en 2023 ?

Comparée aux années 2000, la boîte à outils pour protéger le blé contre le champignon Septoria tritici s’est enrichie grâce au progrès génétique, à un meilleur suivi de la maladie avec le digital et aux solutions de bioprotection. Quelles sont les innovations attendues d’ici à 2030 ?

#1705309519 - crédit Nadège PETIT @agri_zoom_792x527

© Nadège Petit

Quand des taches brunes auréolées de jaune se voient le long des nervures des feuilles de blé au printemps, c’est trop tard ! La maladie est bien installée et le rendement du blé est déjà pénalisé !

La lutte contre la septoriose est une stratégie préventive qui associe désormais tous les piliers agronomiques de la protection des cultures : le semis de variétés tolérantes, l’ajustement de la fertilisation, le biocontrôle, la phytopharmacie, le digital, l’allongement de la rotation…

 

Évolution de la stratégie de protection du blé contre la septoriose entre 2000 et 2023

Septoriose du blé - 2023
Septoriose du blé - 2020

Septoriose du blé - 2020.jpg

318,00 Ko Télécharger

Septoriose du blé - 2023.jpg

467,29 Ko Télécharger

En 2030 : l’offre variétale présente une tolérance accrue à la septoriose, plus de solutions de bioprotection sont disponibles et la pulvérisation de haute précision se déploie pour réduire les quantités de fongicides.

  • Palette de solutions de bioprotection étoffée avec notamment des micro-organismes. Recours accru à la biostimulation.
  • Rôle du microbiome du sol favorisé, la recherche est active sur ce volet.
  • Pulvérisation de haute précision : la révolution technologique est un levier très attendu pour ne cibler que les plantes.
  • Modulation de la dose de produit phytopharmaceutique à l’intérieur de la parcelle généralisée grâce à l’imagerie satellite et à l’intelligence artificielle.
  • Des blés hybrides encore plus tolérants à la septoriose arrivent sur le marché.

Matthieu Preudhomme, conseiller agronomique de la Chambre d’Agriculture de la Somme

Progrès génétique et leviers agronomiques : le socle de la protection du blé contre les maladies.

rpt

Pour contrôler la septoriose, nous sommes confiants, aidés par le réchauffement climatique, la génétique et l’agronomie. Ce sont des leviers performants. Néanmoins, il faudra conserver un filet de sécurité avec l’apport de la phytopharmacie.

Matthieu Preudhomme, conseiller agronomique pour la Chambre d’Agriculture de la Somme.

Plus d’agronomie dans les pratiques culturales, 1 hectare sur 2 semé avec des blés tolérants à la septoriose, une suppression du premier traitement fongicide quand cela est possible : le virage est pris pour réduire l’utilisation de la phytopharmacie sur les céréales. Dans les zones à hauts potentiels de production, la protection fongicide conserve un intérêt économique.

 

La septoriose est une maladie qui dépend essentiellement des conditions météorologiques au printemps. « C’est cela la réalité du terrain », introduit Matthieu Preudhomme, conseiller agronomique pour la Chambre d’Agriculture de la Somme. Les pluies successives lui sont favorables. Alors, quand il analyse la campagne agricole de 2022 marquée par un printemps plutôt sec, il note qu’une majorité des soixante agriculteurs qu’il suit a bien fait de n’effectuer que deux traitements fongicides à dose réduite, voire un seul pour environ 20 % d’entre eux.

Un seul traitement fongicide, plus tardif

La tendance observée actuellement dans sa zone ? Le premier traitement (T1) se  supprime quand c’est possible. Le deuxième traitement (T2) se décale en s’approchant du stade de formation de l’épi, soit à l’étape de gonflement : « Cela donne un mixte T2- T3 », partage-t-il. C’était même plutôt bienvenu en juin 2022, car la fin de cycle a été plutôt humide. Quant au T3, bien que relais de protection contre la septoriose, il reste historiquement réservé à la fusariose. Dans la construction de ces stratégies de protection du blé, le digital modélise l’évolution de la maladie. Ainsi, il apporte un repère tangible pour l’agriculteur afin de positionner ses fongicides s’ils sont nécessaires.

Progrès génétique et leviers agronomiques : le socle de la protection

Néanmoins, cette évolution des pratiques culturales est avant tout le résultat du progrès génétique. « On considère qu’un peu plus de 50 % des surfaces de blés semées en France ont un niveau de tolérance intéressant à cette maladie », indique-t-il. Le deuxième levier relève plus de l’agronomie. Des solutions préventives existent pour que la culture soit moins favorable à l’installation du champignon : « Avec une date de semis pas trop précoce et une maîtrise de la densité de semis, on évite une biomasse de feuilles trop généreuse au printemps, laquelle est un facteur de propagation des contaminations ».

Ensuite, le fractionnement de la fertilisation azotée est mobilisé pendant le cycle de la culture. Ainsi, il rationalise le nombre de feuilles sans compromettre la croissance des plantes. « Quand on met tout cela en œuvre, on obtient des terrains qui sont défavorables à la septoriose », complète le conseiller.

Différence de stratégie selon le potentiel de production

Tout est ensuite question de situation pédoclimatique et de potentiel de production. De plus, dans les Hauts-de-France, les hauts rendements incitent les conseillers et les agriculteurs à rechercher un optimum économique. «  La stratégie ne peut être la même si on se compare avec les exploitations des régions où la production est 40 % moins élevée que chez nous », explique-t-il. Ainsi, après avoir actionné tous les leviers agronomiques, il estime qu’aller chercher 3 quintaux supplémentaires grâce à une protection fongicide sur une parcelle qui va faire 110 q/ha présente un intérêt financier. En effet, l’investissement dans un fongicide se chiffre autour de 30 euros/ha, les 3 quintaux rapportent 90 euros. Dix ans plus tôt, le coût de la protection approchait plutôt les 100 €/ha mais il existait moins d’options combinatoires.

Les agriculteurs s’ouvrent aux méthodes de bioprotection

Depuis quatre à cinq ans, Matthieu Preudhomme constate un changement dans les mentalités. « Nous avons énormément d’agriculteurs qui testent des solutions de biocontrôle sur blé, pommes de terre, betteraves, observe-t-il. En effet, ils sont très réceptifs malgré des résultats parfois nuancés. » Pour lui, la bioprotection, avec l’offre actuelle, moins efficace que la chimie, a plus de sens dans les stratégies de réduction des doses de traitements fongicides demandées dans les cahiers des charges. Il note aussi que l’investissement des firmes dans la recherche de solutions de biocontrôle monte en puissance. Le virage est pris. « L’agriculteur hermétique aux tendances actuelles qui protège à fond sans se poser des questions est une espèce en voie de disparition. Il y a vraiment un bouleversement ces dernières années. »

Nécessaire filet de sécurité

À la question d’une possible suppression totale des traitements chimiques, il répond : climat ! « On n’est pas à l’abri d’avoir des printemps humides, froids, favorables à la septoriose. Alors, il faudra faire des choix politiques. Soit on assume 30 % de rendement en moins à l’hectare sans solutions efficaces avec des conséquences en termes de souveraineté alimentaire, soit on garde des filets de sécurité avec un portefeuille de solutions phytopharmaceutiquesLa nature n’est ni bonne ni mauvaise ; on se doit de la maîtriser tout en la respectant », conclut-il.

Jonathan Nonnotte, animateur biosolutions Soufflet Agriculture

« Les biosolutions s’associent aux variétés et à une rotation des cultures minimisant le risque de maladie. »

NONNOTTE Jonathan - SOUFFLET

Pour protéger le blé contre la septoriose, le biocontrôle et les biostimulants vont se déployer prioritairement dans les terres avec un potentiel de rendement moyen. L’efficacité des biosolutions sur la rouille est aussi étudiée.

Combinées à d’autres leviers agronomiques, les biosolutions référencées par Soufflet Agriculture sont désormais intégrées dans les programmes fongicides pour protéger le blé contre la septoriose. Elles ont fait leurs preuves dans les expérimentations conduites par le distributeur agricole pendant trois ans.

 

« Le raisonnement de la protection du blé contre la septoriose doit davantage prendre en compte les biosolutions, introduit Jonathan Nonnotte, animateur biosolutions et nutrition foliaire chez Soufflet Agriculture. Nous devons les aborder de façon positive. » Comment ? « En contrant les idées reçues avec des preuves sur l’efficacité et sur la baisse des doses de fongicides conventionnels. » L’objectif est notamment de remplacer le premier traitement effectué en mars contre la septoriose avec des fongicides conventionnels par des solutions d’origine naturelle.

Essais Soufflet

Les solutions de bioprotection ont été préalablement expérimentées par les équipes de Soufflet Agriculture dans 14 essais répartis sur 9 zones agricoles.

Viser tôt la septoriose et renforcer la lutte contre la rouille avec les solutions de biocontrôle

Signe que la protection phytosanitaire avec des solutions d’origine naturelle se déploie en grandes cultures, Soufflet Agriculture propose depuis 2023 une gamme de produits de biocontrôle et de biostimulation spécifique à la septoriose du blé. Elle a été élaborée à partir des résultats de ses 14 essais menés pendant trois ans chez des agriculteurs dans différentes conditions pédoclimatiques. Des effets de stimulation des défenses naturelles de la plante face aux stress climatiques et aux attaques du champignon ainsi qu’une protection préventive sont avant tout recherchés. « Les biosolutions que nous retenons doivent être associées à un choix variétal et à une rotation qui minimisent le risque de développement des maladies, notamment la rouille, l’autre maladie des feuilles, complète Jonathan Nonnotte. Si l’on vise une réduction des traitements fongicides conventionnels, il faut intégrer les biosolutions dans un schéma de gestion des maladies à l’échelle de l’ensemble de l’exploitation. Pour les variétés sensibles à la rouille, l’association d’une biosolution à une triazole reste la pratique à adopter. »

Combinaison de solutions, la stratégie privilégiée

Les biosolutions identifiées par le distributeur agricole fonctionnent souvent en association avec une base de soufre. Alors, il s’agit du soufre avec un biostimulant comme les extraits d’algues ou de végétaux, ou du soufre avec un phosphonate de potassium. « Nous recommandons de les programmer dès le stade épi 1 cm sur l’une de nos quinze variétés de blé qui cumulent une faible sensibilité à la septoriose et à la rouille, ainsi que sur des parcelles avec un potentiel de production inférieur à 70 q/ha », ajoute-t-il. La pression des maladies est suivie avec le modèle numérique Avizio de Syngenta intégré dans l’offre digitale de Soufflet. Il conforte et rassure l’agriculteur vis-à-vis de son choix d’appliquer des biosolutions plutôt qu’un fongicide conventionnel lors du premier traitement.

À terme, la totalité des surfaces pourront-elles se priver du premier traitement avec un fongicide conventionnel ou le réaliser uniquement avec des biosolutions ? « Dans les terres à très fort potentiel, c’est-à-dire avec plus de 90 q/ha, si le risque maladies est détecté tôt, la chimie conventionnelle est pour le moment toujours intéressante. En moyenne, elle assure souvent de 3 à 5 quintaux en plus, prévient Jonathan Nonnotte. Tout dépendra aussi de l’évolution du climat. La pluie est favorable à la pression des maladies et aussi au rendement ! »

Photo-OAD-Prevision-maladies-002Avizio@Farmi-683x1024 V2

Pour supprimer le premier traitement fongicide ou positionner un produit de biocontrôle, la pression septoriose est surveillée avec l’outil numérique d’aide à la décision Avizio de Syngenta. En cas de risque maladies élevé, les fongicides conventionnels sont appliqués au bon moment.

Résultats d’essais fongicides pour le premier traitement (T1) du blé contre la septoriose - Soufflet Agriculture, campagne 2021/22

Modalités d'essai Rendement moyen de 5 essais (q/ha) Gain net en €/témoin sans T1 Indice de fréquence de traitement
Témoin non traité 87,5 -100 0
Témoin sans T1 91,4 0 0,4
T1 100% biocontrôle 93,4 15 0,4
T1 soufre et biostimulants 93 29 0,4
T1 avec fongicides conventionnels 94,3 24 1,7
Carnets

Sciences – Quel rôle pourrait avoir le microbiome du sol pour protéger les blés contre la fusariose ?

Entretien avec Léna Simon, doctorante à l’école VetAgro Sup, Thierry Langin, directeur de recherche au CNRS de Clermont-Ferrand et Gaëlle Marliac, maître de conférences - agronomie et protection des cultures à VetAgro Sup, co-encadrante de la thèse avec Benjamin Nowak, maître de conférences à VetAgro Sup et à l’UMR Territoires (INRAE).

Léna Simon, Tierry Langin, Gaelle Marliac

Encore peu explorée en sciences, la question de l’effet du sol et des pratiques culturales sur le développement du microbiome du sol fait l’objet d’une thèse au sein de l’Inrae de Clermont-Ferrand. Des premières interactions ont été recherchées sur les champignons responsables de la fusariose du blé dans des parcelles de la plaine de Limagne.    

Une partie des communautés de micro-organismes du sol vivant près des racines joue un rôle bénéfique dans la capacité des plantes à se défendre contre les champignons et bactéries pathogènes. Des pratiques culturales et des types de sols favoriseraient-t-ils naturellement l’action de ces alliés pour protéger les cultures ? Cette question a fait l’objet de la thèse de Léna Simon au sein de l’Inrae de Clermont Auvergne-Rhône-Alpes dont de premiers résultats ont été présentés le 4 octobre 2022 lors du colloque Phloème organisé à Paris, à la Cité des sciences et de l’industrie.

rpt

Thierry Langin, directeur de recherche CNRS à Clermont-Ferrand.

Dans quel cadre s’inscrivent les travaux de la thèse de Léna Simon, étudiante à VetAgro Sup ?

Thierry Langin, CNRS : Les travaux de Léna sont rattachés à ceux de l’équipe « Maladies des céréales » que je dirige au sein de l’Unité de recherche « Génétique Diversité Écophysiologie des Céréales (GDEC) » du centre Inrae Clermont Auvergne-Rhône-Alpes. Cette équipe explore différents leviers pour contrôler de façon durable les bioagresseurs des cultures, sans avoir recours, autant que possible, aux produits phytosanitaires. L’objectif est de favoriser au maximum les mécanismes de l’immunité naturelle du blé. Avec cette thèse, nous souhaitons définir un microbiome racinaire optimum pour le blé. C’est une première étape.

Quel est le rôle du microbiome et quelles sont les interactions avec la culture ?

T.L. : Les micro-organismes du sol peuvent former une barrière naturelle en présence des agents pathogènes. On ne peut pas changer le sol ; nous savons juste qu’il influence la composition du microbiome, mais ce n’est pas le seul facteur. Le système de culture et la variété de blé ont également un effet. En connaissant mieux les impacts des pratiques et des variétés, nous pourrons jouer sur plusieurs leviers pour réparer les effets négatifs des activités anthropiques sur le microbiome du sol. L’idée est bien de favoriser, voire renforcer, l’effet de barrière naturelle du microbiome du sol.

Lena-SIMON-VetAgro-Sup-scaled

Léna Simon, doctorante, VetAgro Sup

Comment avez-vous mené votre expérimentation ?

Léna Simon, VetAgro Sup : La première partie de ma thèse est consacrée aux effets des micro-organismes du sol vis-à-vis des spores de la fusariose du blé tendre. Notre méthode consiste à cultiver en laboratoire ce champignon, au contact direct du sol issu d’échantillons de parcelles. Les prélèvements sont effectués à 15 cm de profondeur au moment de la floraison du blé. C’est à cette période que les spores présentes à la surface du sol dans les résidus des précédents blés sont à maturité pour contaminer la plante sous l’effet des projections de gouttes de pluie. Les sols possédant le microbiome le plus actif seront ceux où la croissance du mycélium du champignon sera la plus faible.

Quels sont les différents modèles de pratiques agricoles explorés ?

L. S. : Nos échantillons proviennent de 103 parcelles des plaines de Limagne issues de 19 exploitations conduites en agriculture conventionnelle pour 60 % des parcelles. Deux exploitations sont en bio, soit 24 % des parcelles, et 19 pratiquent l’agriculture de conservation de sol, soit pour 19 % des parcelles. Certains agriculteurs classés en « conventionnel » s’inscrivent dans une démarche raisonnée et n’ont pas systématiquement recours aux leviers traditionnels de types labour et protection phytosanitaire ; aussi, nous avons caractérisé leurs pratiques en détail.

Quels sont les premiers résultats ?

L. S. : Tout d’abord, nos analyses physico-chimiques ont mis en exergue une importante variabilité des sols sur une zone restreinte du territoire de la plaine de Limagne. Nous avons observé qu’en moyenne nos sols argileux limitaient moins la croissance du champignon que les sols sableux. Nous n’avons pas encore de données concernant le mécanisme, seulement des hypothèses.

Ces résultats ne se retrouvent pas dans la littérature scientifique. Des analyses complémentaires sont nécessaires. Dans cet échantillon, nous n’avons pas observé de différence entre la conduite culturale en bio, en agriculture de conservation et en conventionnel. De plus, chaque agriculteur possède son propre système de culture.

rpt

Gaëlle Marliac, maître de conférences – agronomie et protection des cultures à VetAgro Sup

Gaëlle Marliac, VetAgro Sup  : Ces premiers résultats montrent que l’effet principal sur le microbiote provient de la nature du sol et non des pratiques. Des sols sont capables de limiter complètement la croissance du pathogène, d’autres s’avèrent plus permissifs sans que l’on ne sache l’expliquer.

Quelle suite est donnée à ces premiers travaux ?

Léna Simon : Dans la seconde partie de ma thèse, les travaux se focalisent sur la compréhension des interactions entre le sol et la plante face à l’expression des symptômes. Nous savons qu’un dialogue existe entre les microbiotes et la plante, et que le microbiome du sol peut se modifier si la plante répond à l’infection. Pour comprendre la manière dont le microbiome change lors de l’infection, il va être caractérisé par séquençage, dans nos essais, avant et après la contamination d’une seule variété de blé par la fusariose. Ces travaux sont menés sur les sols pour lesquels nous avons révélé une activité très suppressive vis-à-vis de la fusariose ainsi que sur ceux se montrant peu suppressifs, afin d’observer d’éventuelles différences. Résultats dans un an.

Thierry Langin : Nous devons passer d’une étude descriptive des espèces présentes dans un microbiome à une vision plus fonctionnelle de ces communautés, et à une meilleure compréhension des interactions entre la composante biologique du sol et la plante. Avec de tels travaux, nous pourrions à plus long terme réactiver dans les blés cultivés des gènes et des fonctions qui favorisaient les synergies avec les micro-organismes du sol. L’idée est aussi de démontrer que ce mécanisme naturel de protection des sols est également efficace contre d’autres maladies, comme la septoriose et les rouilles.

schéma conceptuel L SIMON

Pratiques – Quelles sont les perspectives de déploiement de la robotique et de la pulvérisation de haute précision ?

Moins de produits phytosanitaires appliqués sur les cultures grâce à l’intelligence artificielle et au digital, les pistes sont prometteuses dans le machinisme agricole. Où en est-on de l’offre ?

Réponses des constructeurs Ecorobotix, Exxact Robotics et Amazone, de l’entreprise de protection des cultures BASF Agro, des associations RobAgri, Axema ainsi que du réseau des Digifermes, recueillies lors des 100 ans du SIMA. Ce salon international des solutions et technologies en agriculture s’est tenu du 6 au 10 novembre 2022 au Parc des expositions de Paris Nord.

Réglementaire – Décryptage des principaux textes et projets législatifs en Europe et en France

Règlement sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques compatibles avec le développement durable, cadre législatif sur les nouvelles techniques d’édition génomique (NGT) et guide d’évaluation sur les abeilles constituent les temps forts de la Commission européenne pour ce premier semestre 2023 en lien avec la protection des cultures.

En France, la concertation en vue d’élaborer le Pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles a été engagée le 20 janvier.

L’actualité a aussi été marquée par l’interdiction en Europe des dérogations pour le traitement des semences de betteraves avec certaines substances néonicotinoïdes.

Europe

Règlement SUR (Sustainable Use Regulation) : étude d’impact en cours

Destiné à remplacer la directive européenne sur l’utilisation des pesticides compatible avec le développement durable (2009/128/CE), le projet de règlement SUR (2022-0196) a été présenté en juin 2022 par la Commission européenne. Il met en œuvre la stratégie De la Ferme à la table du Pacte vert européen.

Fin décembre, le Conseil de l’Europe a demandé à la Commission européenne d’affiner l’impact de ce règlement sur l’agriculture. Un rapport est attendu à l’occasion du dernier Conseil de la présidence suédoise qui se tiendra les 26 et 27 juin.

L’objectif de réduction des risques et des usages des produits phytopharmaceutiques au niveau européen reste de 50 %. Ce texte européen a des conséquences importantes pour chaque État membre et pour les agriculteurs. Quelle sera la définition des zones sensibles sans traitement phytopharmaceutique ? Quel est l’objectif de réduction par pays ? Les obligations liées à l’enregistrement de la protection intégrée des cultures impliquent de justifier la méthode employée. Cet aspect alourdit la charge administrative déjà substantielle pour les petites et moyennes exploitations agricoles.

Réglementation sur l’édition du génome : cadre législatif présenté en juin

Le cadre législatif sur les nouvelles techniques d’édition génomique (NGT) devrait être présenté le 7 juin par la Commission européenne. Le texte définira le cadre spécifique de l’évaluation du risque pour les plantes issues de mutagénèse dirigée (édition du génome) et de la cisgénèse.

La réglementation sur les OGM écrite en 2001 n’est plus adaptée aux techniques qui n’ajoutent pas d’ADN étranger dans la plante et qui peuvent s’apparenter à des mutations spontanées ou induites.

Ce texte devrait s’insérer dans le paquet législatif « Systèmes agroalimentaires durables et usage des ressources », avec la loi sur les sols et une version révisée de la loi sur le gaspillage, ainsi qu’une nouvelle législation sur les semences regroupant les treize directives actuelles.

Homologation : nouveaux guides directeurs sur l’évaluation des abeilles en 2023

Dix ans après le début des travaux sous la houlette de l’Efsa, l’avis sur les nouveaux guides d’évaluation des abeilles et insectes pollinisateurs (Bee Guidance) devrait être publié ce semestre. Les guides entreront en vigueur en septembre 2023.

Bioprotection : adaptation de l’évaluation aux connaissances scientifiques

La Commission européenne a déjà adopté en septembre 2022 quatre textes pour accélérer les procédures d’autorisation des produits de bioprotection composés de micro-organismes. Cette évolution est liée à une amélioration des connaissances scientifiques sur la biologie de ces organismes.

Interdiction des dérogations pour certains néonicotinoïdes en traitement de semence

Un arrêt du 19 janvier 2023 de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) déclare illégales les dérogations délivrées au titre de l’article 53 du règlement 1107/2009 pour le traitement des semences avec certaines substances néonicotinoïdes. Pour la CJUE, il n’est pas possible de délivrer des autorisations au titre de l’article 53 lorsque la mise sur le marché et/ou l’utilisation en extérieur des semences traitées ont été expressément interdites en Europe par un règlement d’exécution.

Étude sur les macro-organismes

Publiée en décembre 2022, l’étude relative à « la situation et les options concernant l’introduction, la production, l’évaluation, la commercialisation et l’usage des agents de lutte biologique invertébrés » est inscrite à l’agenda du Conseil de l’agriculture du 20 mars. Elle évoque notamment l’établissement d’une liste de macro-organismes autorisés ou l’harmonisation des règles d’évaluation à l’échelle européenne.

France

Pacte et loi d’orientation d’avenir agricoles, textes attendus en juin

Annoncé par le président de la République lors de son allocation aux Terres de Jim le 9 septembre dernier, le Pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA) devraient être présentés en juin. Les séances de concertations ont débuté le 20 janvier. Au programme : une consultation publique nationale, puis dans les régions ainsi qu’une enquête auprès des élèves de l’enseignement agricole avant l’élaboration des textes.

Premier conseil stratégique sur la protection des cultures, au plus tard fin 2023

L’ordonnance du 24 avril 2019, issue de la loi « EGAlim » du 30 octobre 2018, impose aux agriculteurs de disposer, sur une période de cinq ans, de deux conseils stratégiques, soit un plan d’action et un bilan. Ce conseil implique de réaliser un diagnostic de l’exploitation. Fin décembre 2023, le premier conseil devra être réalisé.

À noter, selon l’actuelle version du projet de règlement SUR, ce conseil pourrait être reconduit chaque année.

Redevance pour pollutions diffuses, barème 2023

L’arrêté au JO du 30 décembre 2022 actualise la liste des substances de produits phytopharmaceutiques pour lesquels la redevance pour pollutions diffuses s’appliquera en 2023.

La liste des matières actives soumises à la redevance pour pollutions diffuses a été publiée au journal officiel du 29 décembre 2022. Elle est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2023.

Fin de la dérogation pour le traitement des semences de betteraves avec des néonicotinoïdes

Le ministre de l’Agriculture renonce le 24 janvier à demander une dérogation pour enrober les semences de betteraves avec des néonicotinoïdes suite à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 19 janvier 2023.

Dossier

Jeunes agriculteurs, génération innovations !

Frame 3

La France fait face à un défi sans précédent : celui du renouvellement des générations d’actifs agricoles. En effet, plus d’un tiers d’entre eux seront retraités en 2030. À cette échéance, une feuille de route européenne est assignée à la protection des cultures. La transformation des modèles de production agricole doit s’opérer avec une réduction du recours à la phytopharmacie. Comment les jeunes s’inscrivent-ils dans cette stratégie ?

Si les jeunes agriculteurs poursuivent la transition agroécologique engagée par leurs aînés, ils s’ouvrent davantage aux innovations. Biocontrôle, digital, agroéquipements, progrès génétique… les étudiants comme les jeunes installés recherchent des modèles agricoles plus résilients sur fond de changement climatique. Sur le volet économique, dès 2023, les aides à l’installation se renforcent pour ceux qui suivent cette trajectoire. Néanmoins, Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs, rappelle que le passage de témoin entre les générations d’agriculteurs doit rester guidé par le maintien de la souveraineté alimentaire. Celle-ci implique de disposer de solutions de production plurielles dans la boîte à outils pour protéger durablement les cultures tout en préservant l’environnement. Dans le cadre du Pacte et de la Loi d’orientation et d’avenir agricoles, il souhaite que la formation initiale soit renforcée pour mieux appréhender l’innovation et que la recherche publique soit accentuée.

Arnaud Gaillot, président du syndicat JA : « Les jeunes doivent recevoir les clés d’une exploitation économiquement viable face au défi du changement climatique. »

arnaud-gaillot-scaled

Les Jeunes Agriculteurs ont défini les priorités qu’ils souhaitent voir discuter ce printemps lors des concertations préfigurant le Pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles. La transmission des exploitations agricoles doit être guidée par le maintien de la souveraineté alimentaire, l’adaptation au changement climatique et la transition agroécologique.

Pour Arnaud Gaillot, éleveur de vaches laitières dans le Doubs, président de ce syndicat et du fonds de dotation Terres innovantes, en renforçant leurs connaissances les jeunes seront mieux armés face aux contraintes techniques, agronomiques et économiques. Avec de bons outils, dont des solutions de protection des cultures, ils peuvent vivre durablement de leur métier.  

 

Quels sont les enjeux du Pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles ?

Arnaud Gaillot : Avec un départ massif d’agriculteurs à la retraite d’ici à 2030, tout l’enjeu est de maintenir les exploitations sur tout le territoire. Deux leviers sont à actionner : accentuer les aides à la transmission tout en facilitant les départs. C’est le prérequis pour préserver notre souveraineté alimentaire. Néanmoins, les jeunes qui s’installent ont besoin de connaître les modèles agricoles du futur pour s’engager. En effet, comment les attirer si la feuille de route n’est pas clarifiée ? Être agriculteur, ce n’est pas faire vœu de pauvreté ! Aussi, remettre aux jeunes les clefs d’une exploitation viable économiquement est indispensable. En tant que syndicat, notre devoir consiste à être dans un principe de réalité, sans se raconter de fausse histoire.

La diversité des terroirs français est telle qu’il n’existe pas un seul modèle agricole. Ceux qui vont s’installer doivent accéder aux moyens de lutter contre le changement climatique, l’évolution des bioagresseurs et de pouvoir accélérer la transition agroécologique sans fragiliser la production. Dans ce cadre, la recherche a un rôle essentiel à jouer. De plus, pour résoudre les nombreuses problématiques, qu’elles soient techniques, agronomiques ou relevant de la gestion d’entreprise, les connaissances d’un jeune qui s’installe seront déterminantes.

DSCF1283

© JA mag – Lancé le 9 septembre à Outarville (45) lors de l’événement annuel des Jeunes Agriculteurs, Terres de Jim, par le président de la République française, le projet de Pacte et de la Loi d’orientation et d’avenir agricoles entame ce printemps sa phase de concertation en régions avec l’ensemble des parties prenantes pour présenter un dispositif global avant juin.

 

La formation constitue l’un des quatre piliers qui ont structuré vos travaux démarrés le 19 janvier dans le cadre du PLOAA. Que proposez-vous concrètement ?

Arnaud Gaillot : Nous souhaitons que les jeunes soient le mieux armés possible en sortie d’école. On a délaissé des pans entiers d’enseignements, à l’instar de l’économie. D’autres disciplines, telles les technologies du numérique et les mathématiques, sont à renforcer. En effet, être à l’aise avec les chiffres est indispensable et ce,  à tous les niveaux de l’entreprise agricole, notamment pour calculer un indicateur de fréquence de traitement phytosanitaire ou comprendre si un traitement offre un intérêt économique.

Côté agronomie, le changement climatique figure en toile de fond des pratiques enseignées avec pragmatisme. Enfin, autre point important pour les jeunes : être informés sur tout ce qui relève de l’innovation comme le biocontrôle.

Bien sûr, rien n’est acquis ; le métier d’agriculteur évolue en permanence. Aussi, leur inculquer avant tout le goût d’apprendre tout au long de leur vie est la clef de la réussite.

Comment les jeunes doivent-ils appréhender l’agroécologie ?

Arnaud Gaillot : L’agroécologie devient un mot fourre-tout. Je ne suis d’ailleurs pas certain que tout le monde ait la même vision et la même définition. Se questionner pour trouver la bonne voie sera utile à un jeune qui s’installe, puis toute sa carrière. Ma production est-elle adaptée ? Dois-je m’orienter vers un autre système agronomique, changer d’outils ? L’idée n’est pas de dire à un jeune ce qu’il faut faire mais de lui donner tous les éléments de réponse pour qu’il puisse agir en toute connaissance de cause et faire son propre choix.

L’abandon de la phytopharmacie est louable, mais l’impasse technique a des conséquences économiques qui ne sont pas envisageables pour un jeune qui s’installe.

Selon vous, quel est le futur de la protection des cultures ?

Arnaud Gaillot : Ce qui est certain, c’est que nous n’avons pas le droit de mettre en danger notre sécurité alimentaire.  La recherche doit être au rendez-vous pour coller à cet objectif. Je crois beaucoup au progrès qu’apporte la sélection variétale. Mais l’Europe s’est fermée des portes. Pour nous, autoriser l’utilisation des techniques d’édition génomique est inéluctable. C’est une solution pour lutter contre le changement climatique et les maladies des plantes.

Du côté de la phytopharmacie, avant d’interdire des molécules, assurons-nous de savoir si nous disposons d’autres solutions de protection des cultures. La crise que traverse actuellement le bio n’est pas uniquement due à la baisse de pouvoir d’achat des consommateurs : les productions rencontrent des impasses techniques.  Évidemment, il faut aussi avancer sur les solutions de biocontrôle et avec les biostimulants, c’est l’avenir. En revanche, je ne crois pas au « zéro phyto ». Je suis éleveur de vaches laitières. En 15 ans, on a réduit de 50 % les antibiotiques sur les animaux. Aujourd’hui, nous atteignons un plafond de verre, d’autant que des maladies émergent. La grippe aviaire enregistre des niveaux jamais vus jusqu’à présent.

La vision d’avenir de Jeunes Agriculteurs repose sur quatre piliers :

  • Mieux orienter et former des publics plus nombreux
  • Accompagner les transmissions pour renouveler les générations
  • Moderniser l’accompagnement à l’installation et à l’accès au foncier
  • Donner les moyens de lutter et de s’adapter face au changement climatique

Les freins à l’installation doivent être desserrés pour passer la main. C’est tout l’enjeu que porte le Pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles.

Vignoble Dupuy – Côtes de Bourg
Transition agroécologique et innovations

Reportage sur le vignoble Dupuy localisé à Montbrier (33) et certifié Haute valeur environnementale depuis 2018. Désormais entre les mains de Damien, 35 ans, celui-ci donne un nouveau cap à l’entreprise en renforçant l’approche agroécologique. Pour traiter mieux et moins ses vignes, quelles voies combinatoires explore-t-il ? Que lui apportent les technologies du numérique ?

Échanges avec Damien Dupuy, viticulteur, Thibault Huyghe, technico-commercial aux Éts Bayard (Groupe Isidore) et Manuel Allard, animateur commercial Bayer.

Dans la Région Sud, l’environnement guide les aides à l’installation, la formation et la recherche

AVDS025395

Comment les régions accompagnent-elles les jeunes agriculteurs dans la transformation des modèles de productions ? En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le choix est assumé : toutes les aides sont destinées à ceux qui s’inscrivent dans une trajectoire de transition écologique. Une version révisée de la Dotation jeunes agriculteurs (DJA) sera instaurée en 2024, avec une anticipation « coup de pouce » dès 2023. 

 

Renaud Muselier, président de la Région Sud, a donné la couleur pour toutes les politiques publiques engagées en Provence-Alpes-Côte d’Azur : elles seront fléchées vers du « 100 % vert dès 2023 ! ». Vert signifiant décarbonation et réduction au maximum de l’empreinte environnementale des activités humaines sur les ressources naturelles.

Contrat transition écologique lancé en 2023

De l’aveu de Bénédicte Martin, vice-présidente du Conseil régional de la Région Sud, l’agriculture locale n’est pas en retard dans ce changement de paradigme, car sa transition écologique est amorcée depuis 2015 : « Environ 40 % des fermes ont déjà atteint cet objectif ».

En 2023, le soutien régional monte en puissance puisqu’une enveloppe de 3 M€ est réservée aux exploitations agricoles qui s’engagent dans des pratiques respectueuses de l’environnement. Issue des fonds du 2e pilier de la PAC et de la Région, elle sera aussi complétée par l’Agence de l’eau. Cette aide sera versée dans le cadre du Contrat de transition écologique que la Région va passer avec les agriculteurs après avoir établi un diagnostic et défini des objectifs. Les jeunes, évidemment, sont éligibles au dispositif et ces contrats concernent toutes les productions locales.

En ligne de mire de cette action : la réduction des intrants agricoles, l’adaptation au changement climatique, la baisse de la consommation de l’eau, l’appropriation des nouvelles technologies, l’investissement dans les agroéquipements… Pour protéger les cultures, elle prévient toutefois : « Nous ne sommes pas dans une logique du zéro phyto coûte que coûte, mais dans la recherche du juste équilibre pour maintenir la durabilité des fermes et préserver l’environnement. »

Revaloriser les aides à l’installation en fonction des pratiques vertueuses

Quant à l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs (Dotation jeunes agriculteurs – DJA), déléguée aux régions par l’État depuis le 1er janvier 2023, elle est aussi modulée en fonction des pratiques vertueuses. Ainsi, une bonification de 10 %, réévaluée à 12 % en 2023 est accordée aux exploitations engagées dans l’agroécologie. Cela représente une enveloppe de 1 000 à 2 000 €, selon la zone d’installation. À partir de 2024, un forfait plus simple, plus élevé, fixé à 5 000 €, sera accordé pour encourager ces mêmes pratiques chez les nouveaux installés. « In fine, la Dotation jeunes agriculteurs passera d’une moyenne de 24 400 € à 31 600 € en moyenne par ferme », complète Bénédicte Martin. Preuve que la région accélère sa stratégie environnementale, la Fédération nationale de l’agriculture biologique la classe dans le Top 3 des régions où « il fera bon s’installer en bio en 2023 ».

 

Une revalorisation de la Dotation jeunes agriculteurs en lien avec les pratiques agroécologiques est appliquée en 2023 pour favoriser la transmission des fermes et l’installation. Elle sera renforcée en 2024.

MARTIN Bénédicte (1)

Bénédicte Martin, vice-présidente du Conseil régional de la Région Sud : « Depuis 2015, nous accompagnons les modèles d’agriculture responsable, durable et compétitive. »

Aide sanctuarisée pour la recherche et l’innovation dans les lycées agricoles

GAR025312

Les fermes expérimentales des lycées agricoles bénéficient du financement de la Région Sud pour explorer toutes les innovations, technologiques comme agronomiques. Ici, l’AgriCampus à Hyères.

Pour faire du « 100 % vert » et attirer les jeunes, le soutien concerne aussi la recherche et la formation. « Cette enveloppe est sanctuarisée », précise Bénédicte Martin. Dans les lycées agricoles, l’accent est mis sur la réduction de la pénibilité, l’accès à l’innovation avec, pour la protection des cultures, le recours au biocontrôle, la pulvérisation de précision, la robotique, le numérique : « L’éducation nationale a en charge la pédagogie, nous nous concentrons sur tous les outils d’apprentissage et assumons la prise de risques économiques au niveau des fermes pédagogiques. »

Les dix stations expérimentales de la Région Sud, réunissant les Chambres d’agricultures et les filières, restent le socle scientifique de cette transition écologique. La priorité est donnée aux mesures prophylactiques et à la bioprotection pour créer des références à moyen terme. « Aujourd’hui, on ne sait pas produire de la cerise et de la lavande sans protection phytosanitaire. Sur certaines cultures, on a des temporalités de 4 à 5 ans. On a besoin de ce même laps de temps pour parvenir à des solutions alternatives », partage-t-elle.

Repères

La Région Sud est la 1re région française pour l’agriculture biologique, soit 35,8 % de la surface agricole en bio.

icons8-champ-et-tracteur-50
4 915 exploitations agricoles

engagées en bio (206 682 hectares bio dont 43 813 en conversion)

icons8-plante-sous-le-soleil-50
2 429 exploitations certifiées HVE

(Haute valeur environnementale)

L'enjeu de l'installation des jeunes dans la Région Sud

1/3

des exploitants ont plus de 60 ans et leur transmission n’est assurée que dans la moitié des cas

750

installations par an

18 000

exploitations en 2020 (-10 % par rapport à 2010)

35 ha

en moyenne (+ 7 ha par rapport à 2010)

52,7 ans

L’âge moyen des exploitants agricoles en 2020 contre 53,7 ans en 2010 : il a diminué d’un an en dix ans

Institut Genech : pour les jeunes, une installation rime avec des méthodes de protection des cultures

BTS APV_Genech

Les BTS 1re année en Agronomie et production végétales de l’Institut Genech, promo 2022-2023.

« Contextualiser ! », tel est le fil conducteur de l’enseignement de la protection des cultures dans les lycées agricoles lorsqu’il s’agit de trouver des solutions en lien avec l’agroécologie. Témoignages d’étudiants et de Anne Blondeau, professeur d’agronomie en BTS Agronomie et productions végétales de l’Institut Genech dans le Nord.

« La protection des cultures n’est pas du tout un tabou pour les jeunes », introduit Anne Blondeau, professeur d’agronomie à l’Institut Genech, dans le Nord. Les étudiants en BTS Agronomie et productions végétales (APV) l’appréhendent de façon pluridisciplinaire mêlant agronomie, génétique, technologie, digital, biocontrôle…

Dans cette section de 65 étudiants, plus des deux tiers se destinent à la reprise de la ferme familiale. Certains envisagent une formation complémentaire, de commencer leur vie professionnelle par le conseil agronomique avant la reprise du flambeau ou d’exercer une double activité. La section,  composée à 75 % de garçons, s’ouvre de plus en plus aux filles.

Quant aux jeunes non issus du secteur agricole, motivés par les perspectives de travailler avec la nature et le vivant, ils veulent être acteurs de la transition agricole au profit de l’enjeu alimentaire et environnemental. Pour eux, le frein reste l’accès au foncier. Ils visent plutôt les fonctions de chef de cultures en exploitation agricole, de conseiller technique ou souhaitent être en contact avec l’innovation en qualité de conseiller agronome, de technicien d’expérimentation…

Poursuivre la transition agricole des fermes familiales

La transformation radicale du modèle de production agricole des parents n’est pas le sujet. Elle s’effectue progressivement. Bandes enherbées, allongement des rotations pour réduire la pression des bioagresseurs, réduction des indicateurs de fréquence de traitement (IFT), « c’est déjà acquis, partage Dimitri Leroux qui, après son BTS, va peaufiner sa formation de futur agriculteur avec une licence en gestion. « Outre l’enseignement de l’agriculture biologique, on m’apprend toutes les bases pour aller encore plus loin dans la réduction des usages des produits phytosanitaires en ayant recours au numérique, au biocontrôle et à l’agronomie. » Il note aussi l’évolution de l’apprentissage : « Avant, mes parents avaient plutôt la main lourde sur les phytos, c’était lié à la formation qu’ils ont reçue », partage-t-il. Lorsqu’il s’installera, il compte développer le modèle agricole de polyculture adossé à un élevage de vaches laitières en introduisant d’autres productions. Néanmoins, il est encore trop tôt pour dessiner de nouvelles trajectoires.

DCIM100MEDIADJI_0248.JPG

Dimitri Leroux, étudiant en BTS agronomie et productions végétales : « Il ne faut pas miser comme auparavant, c’est-à-dire uniquement sur les produits phytosanitaires, mais assembler plusieurs méthodes et technologies pour répondre aux problématiques actuelles. »

L’attractivité des technologies numériques

Octave Duval se destine lui aussi à la reprise de la ferme familiale de grandes cultures localisée à Étrépagny non loin de l’usine de Saint Louis Sucre. Sur la ferme, les investissements ont déjà été réalisés pour réduire les produits phytosanitaires considérés comme une charge économique. L’objectif est de baisser les IFT en raisonnant la protection des cultures avec les outils d’aide à la décision numériques et en apportant plus de précision avec un pulvérisateur équipé d’un système de coupure des tronçons de buses. Ses yeux brillent quand il parle de « la pulvérisation de haute précision avec les caméras qui reconnaissent les plantes, c’est révolutionnaire ! »

Anne Blondeau, professeur d’agronomie en BTS

« Les jeunes prennent en compte les principes de l’agroécologie pour raisonner la protection des cultures »

Anne Blondeau, professeur d’agronomie en BTS depuis dix ans, note un vrai changement de posture des jeunes, guidé par une évolution des référentiels. « Avant, ils apprenaient à construire un programme de protection phytosanitaire, raconte-t-elle. Aujourd’hui, ils sont très attirés par les innovations que ce soit dans le biocontrôle, les biostimulants, le numérique pour n’utiliser la phytopharmacie qu’en dernier recours. Le digital et les technologies embarquées sur les tracteurs ont particulièrement la cote, même s’il faut les ramener au principe de réalité. Ils apprennent aussi à prendre du recul dans l’utilisation des data. »

Miniature 1

Antonin Pinseel, en 2e année de BTS Agronomie et productions végétales

« Petit-fils d’agriculteur, je vis sur la commune de Bierne près de Bergues dans les Hauts-de-France. Pouvoir travailler dehors, en lien avec la nature a guidé mon orientation vers la filière agricole. Je n’envisage pas de m’installer car cela est rendu compliqué dans notre région en raison du prix trop élevé du foncier. Pour l’instant, mon projet professionnel n’est pas arrêté mais je souhaite rester en contact avec les agriculteurs. Après mon BTS, j’envisage d’intégrer une école d’ingénieur en agriculture ; sinon, de faire une césure à l’étranger. Côté appréhension de la protection des cultures, la baisse de l’utilisation des intrants est nécessaire mais on ne pourra pas convertir toutes les surfaces en bio. Il faut trouver au sein de chaque exploitation le juste équilibre en lien avec chaque situation agronomique et modèle agricole. »    

Pinseel

Carte blanche à Nadège Petit, agricultrice à Villedieu dans l’Eure, installée en 2018

Nous travaillons le vivant. En permanence, nous adaptons nos pratiques culturales en lien avec le changement climatique.

#220505162728 - crédit Nadège PETIT @agri_zoom_395x594 (2)
Nuances de mai
#2005075515 - crédit Nadège PETIT @agri_zoom_792x527
#2110193259 - crédit Nadège PETIT @agri_zoom_792x527
20220923_214107 - crédit Nadège PETIT @agri_zoom_792x527
#1804276088 - crédit Nadège PETIT @agri_zoom_792x527
Parcelles d'essais, expérimentation au champ
#210810180222 - crédit Nadège PETIT @agri_zoom_792x527
Interculture avant pommes de terre
Indicateurs

Entendu, Lu !

icons8-lecture 1

4 milliards d’euros, tel est le montant des investissements dans la recherche de solutions de bioprotection engagés par les entreprises de protection des cultures de 2015 à 2030. 10 milliards d’euros sont destinés à l’agriculture de précision et au digital sur ces quinze ans.

Source CropLife

icons8-lecture 1

« Avancer en collectif, c’est mettre en commun les réussites et les échecs de chacun. On trouve les solutions plus vite et de manière plus sécurisée. On s’épargne parfois la mise en œuvre de solutions que d’autres ont déjà testées et qui n’ont pas fait leurs preuves. Le GIEE est aussi un moyen de produire des références sur des pratiques innovantes grâce à des petits essais répétés à différents endroits du territoire chez les agriculteurs du groupe (…) »

Benjamin Caron, président du Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) Semis direct avenir à Jouy-sous-Thelle, Oise.

Verbatim lu dans Réussir Grandes Cultures, décembre 2022 –Les groupes font décoller les innovations par Virginie Charpenet.

icons8-audition 1

« Il faut libérer l’innovation en agriculture pour réussir la transition agroécologique. Les agriculteurs ont besoin d’une nouvelle dynamique et de performance économique. Un cadre réglementaire adapté permettrait de faire face à trois enjeux majeurs : la maîtrise de la souveraineté alimentaire, la réduction de l’empreinte sur l’environnement et la lutte active contre le changement climatique. »

Bruno Baranne, président de Phyteis, lors de la conférence de presse du 23 février.

icons8-lecture 1

Dix ans après sa mise en ligne, le portail ÉcophytoPic enregistre 40 000 visites régulières mensuelles et plus de 6 000 ressources en accès libre. Il informe sur les méthodes et pratiques culturales durables et innovantes de la protection des cultures.

Source Acta

icons8-lecture 1

L’ensemble des données réglementaires des produits phytopharmaceutiques figurant sur l’étiquette va être homogénéisé et rendu accessible depuis une base de données numérique commune. Nommé Digital Label Compliance, ce projet inédit d’envergure européenne est piloté par CropLife Europe. Il témoigne de l’ambition collective des sociétés de protection des cultures à faciliter le digital farming.

Source Phyteis

Les faits marquants

De novembre 2022 à février 2023, retrouvez l’actualité nationale et internationale des adhérents de Phyteis pour accélérer la recherche, accompagner les agriculteurs dans l’approche combinatoire de la protection des cultures.

Février 2023

Pour la deuxième année consécutive, FMC pilote pendant neuf semaines le réseau ObsHerb dont l’objectif est de suivre la dynamique de levée des mauvaises herbes dans les champs de blé. Le premier relevé a été effectué le 3 février dans 40 départements. ObsHerb mobilise 250 agriculteurs. Les observations synthétisées par l’équipe de FMC sont ensuite partagées via l’application EvalioFlash Flore.

 

Le 2 février à Paris, en présence de la distribution agricole, UPL a clarifié sa feuille de route à horizon 2035-2040. L’entreprise réoriente son portefeuille de produits en visant 60 % de biosolutions (biocontrôles et biostimulants), 10 % de produits phytopharmaceutiques et 30 % de services avec l’agronomie digitale. En 2021, les biosolutions représentent 29 %.

 

Bayer et Kimitec ont conclu un partenariat pour accélérer le développement et la commercialisation de biocontrôles et de biostimulants. Le marché mondial des biosolutions devrait atteindre près de 25 milliards d’euros d’ici à 2028.

Janvier 2023

Lors des Innodays, le 30 janvier au Palais des Congrès de Massy Palaiseau, Syngenta a annoncé le lancement en France à l’été 2023 de la plateforme numérique agronomique Cropwise Protector. Dotée d’un module d’imagerie par satellite pour éditer des cartes, elle rassemble l’ensemble des outils numériques de prédiction et de pilotage de la protection des cultures développés par l’entreprise.

INNODAYS SYNGENTA

L’Observatoire vigne De Sangosse a été activé fin janvier avec le suivi des populations d’escargots dans les vignes. Ces mollusques se réveillent généralement en février pour attaquer les bourgeons et les pousses. À partir d’une carte interactive les viticulteurs peuvent suivent les observations effectuées chaque semaine sur 110 parcelles par cinq réseaux de piégeurs. Du Val de Loire jusqu’au Gard, ils vont réaliser ces observations pendant quatre mois.

 

Dans le cadre du Sival Innovation, trophée créé par le salon des cultures spécialisées, qui s’est tenu du 17 au 19 janvier à Angers, Sumi Agro a été récompensé par un trophée d’argent pour un biostimulant qui accroît la résistance des plantes au stress hydrique. Dans la catégorie Innovation variétale, BASF (Nunhems) a reçu un trophée de bronze pour un oignon qui évite de pleurer.

Sival 1

Sival 2023

Easyconnect se déploie. Dès 2023, onze entreprises de protection des cultures adhérentes de Phyteis vont progressivement équiper les premiers bidons de leurs produits phytopharmaceutiques avec le bouchon easyconnect. L’ensemble, connecteur au pulvérisateur et bouchon, constitue le système de transfert fermé easyconnect.

Bayer a acquis la start-up allemande de biotechnologies Targenomix. Cette société utilise des outils de biologie systémique associés à de l’informatique afin d’identifier de nouveaux modes d’action pour les composés phytosanitaires. Le groupe noue aussi un partenariat avec la start-up de biotechnologie Oerth Bio, laquelle a mis au point une technologie en santé humaine de dégradation des protéines cibles. Le procédé va être exploré pour lutter contre les mauvaises herbes, les maladies ou encore les insectes ravageurs des cultures.

Corteva Agriscience et Eden Research annoncent un accord effectif depuis le 1er janvier 2023 portant sur la distribution exclusive d’un produit de biocontrôle fongicide pour protéger la vigne et les arbres fruitiers. Cet accord s’applique à la France.

Décembre 2022

FMC Corporation et Micropep Technologies vont développer conjointement des solutions de bioherbicides composées de micropeptides. Le partenariat se concentrera sur la lutte contre les principales mauvaises herbes résistantes aux herbicides dans le maïs et le soja.

 

L’activité semences potagères de BASF et IUNU, un fournisseur de logiciels de vision par ordinateur et d’intelligence artificielle (IA), s’associent pour faire progresser le phénotypage numérique pour la sélection de variétés de laitues en hydroponie.

Camera_IUNU_culture-hydroponique-laitue_BASF

SBM LifeScience a reçu la Victoire d’Or catégorie « sièges sociaux » décernée par VALHOR l’interprofession française des métiers de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. Ce prix récompense la construction du siège social SBM réalisée de manière responsable. Le projet a été mené via une démarche associant les collaborateurs. Il privilégie la Qualité de vie au travail (QVT), le développement de la biodiversité, la promotion du jardinage au naturel ainsi que la valorisation d’une friche industrielle dans le patrimoine existant.

Corteva Agriscience explore les technologies d’application de précision des produits de protection des cultures à l’aide de données collectées à la ferme, d’analyses avancées et d’équipements de pulvérisation. Dans ce cadre, l’entreprise a annoncé une collaboration avec Nevonex propulsé par Bosch.

 Novembre 2022

Première édition des Journées de prévention des risques phytos organisée par le Contrat de Solutions en région. Lancées le 22 novembre dans le Nord, elles se sont déroulées jusqu’en janvier 2023. Sur cette période, six lycées agricoles ont accueilli pendant une demi-journée des ateliers destinés aux étudiants et professionnels ainsi qu’une table ronde.

Mitsui and Co., Ltd. a annoncé la création de la société Certis-Belchim B.V issue de la fusion de sa filiale européenne Certis Europe et de la société Belchim Crop Protection, acquise en 2021.  La nouvelle entité, dirigée par Ronan Goff, offrira des solutions de protection des cultures combinatoires, accompagnées par une expertise technique complémentaire ainsi qu’une meilleure compréhension du marché.

Gin Bionic, projet collaboratif mené par SBM Company, Greenpharma et le Laboratoire IEES, est soutenu à hauteur de 2,9 millions d’euros dans le cadre de France 2030. Il doit déployer un outil qui associe génétique inverse et modélisation moléculaire pour accélérer la recherche de molécules insecticides naturelles. Il doit aussi développer et mettre sur le marché des produits de biocontrôle à partir de ces molécules pour lutter contre deux ravageurs majeurs des grandes cultures.

Joiurnee_prevention_risque_Phyto_dans_l_Aude.JPG.jpg

Journée de prévention des risques phytos organisée le 12 décembre dans l’Aude au lycée Charlemagne de Carcassonne.